La consultation de l’incontinence urinaire

Introduction (1)

L’incontinence urinaire se manifeste par des pertes incontrôlables et involontaires d’urine pendant le jour ou la nuit.Aujourd’hui encore, trop peu de femme osent en parler à leur médecin, elle ne savent pas qu’à l’heure actuelle, de nombreuses solutions peuvent être envisagées afin de régler ce problème, quelque soit la durée de cette incontinence.

Les causes de l’incontinence urinaire (2)

Les principales causes de l’incontinence urinaire d’effort sont liées à un affaiblissement des muscles du plancher pelvien et du sphincter urinaire :

  • un traumatisme lié à l’accouchement par voie vaginale
  • des maladies qui affectent le cerveau et le système nerveux comme la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson, le diabète de type 2, un accident vasculaire cérébral
  • des malformations congénitales plus rarement
  • des blessures dues à un accident qui causent très souvent une fracture des os pelviens
  • la prise de certains médicaments
  • la ménopause : l’incontinence peut être causée par les changements associés à la ménopause, les changements qui accompagnent le processus naturel du vieillissement de la vessie, de l’urètre, des muscles du plancher pelvien et des sphincters qui peuvent entraver le processus normal de miction. Par exemple, le prolapsus du vagin ou de l’utérus qui est fréquent chez les femmes âgées peut provoquer un blocage ou la descente anormale de l’urètre. La diminution progressive d’œstrogènes après la ménopause et le vieillissement chez la femme peuvent affaiblir les muscles du plancher pelvien et des sphincters. Il est important de souligner que l’incontinence au cours de la vieillesse n’est pas normale et devrait être traitée par un professionnel de la santé.
  • L’hérédité : l’incontinence tend à être héréditaire et il y a une composante génétique qui joue un rôle dans la faiblesse des muscles du plancher pelvien.
  • L’obésité et le surpoids augmentent le risque d’être atteint par l’incontinence parce que l’accumulation de la graisse corporelle augmente la pression dans l’abdomen. Celle-ci est plus forte que la capacité de la fermeture normale du sphincter urétral de la vessie lors des activités qui augmentent la pression abdominale; comme la marche, le levage d’un poids lourd, la toux, l’éternuement et les exercices.
  • Infections respiratoires et constipation : les infections respiratoires telles que la bronchite, la grippe ou le rhume, et la constipation chronique augmentent le risque d’être touché par l’incontinence en raison qu’une toux persistante et un effort excessif durant les selles augmentent la pression abdominale.
  • Les infections des voies urinaires sont une cause fréquente d’incontinence. L’infection de la vessie (la cystite) augmente la sensibilité du muscle de la vessie et sa susceptibilité de se contracter de façon inopportune, ce qui peut causer l’incontinence.
  • Le tabac et l’alcool : le tabagisme augmente le risque d’infections respiratoires et de la toux. La nicotine et la consommation excessive d’alcool stimulent le muscle de la vessie qui provoque des contractions inopportunes, ce qui entraîne l’expulsion de l’urine.
  • Causes variées : étant donné qu’il n’y a pas toujours de cause organique apparente pour expliquer l’incontinence, et tant de raisons peuvent être à l’origine de l’incontinence, il faut toujours consulter un professionnel de la santé pour s’assurer que ce n’est pas un symptôme lié à un autre problème et pour établir le traitement approprié.

Les différentes formes d’incontinence urinaire (2)

  • L’incontinence à l’effort se manifeste par des pertes involontaires d’urine pouvant être causées par causée par un effort de toux, un éternuement, un éclat de rire, le soulèvement d’un objet ou le jogging.
  • L’incontinence par impériosité est due à une hyperactivité vésicale. Lorsque la vessie est en phase de remplissage, elle se contracte, ce qui engendre une légère fuite urinaire. Ces contractions sont totalement involontaires, la vessie est prise de spasme qui implique une légère perte d’urine. En effet, les pertes d’urine sont généralement faibles mais c’est leur fréquence qui peut être pénible. Les contractions de la vessie peuvent survenir à n’importe quel moment. Elle est caractérisée par une envie urgente d’uriner et l’incapacité de se retenir jusqu’aux toilettes.
  • L’incontinence mixte: est une combinaison des symptômes de l’incontinence à l’effort et de l’incontinence par impériosité
  • L’incontinence par regorgement est généralement associée à un prolapsus génital et se manifeste par des fuites fréquentes d’urine sans le besoin d’uriner ou de l’impossibilité d’uriner des volumes normaux. La quantité d’urine qui dépasse la capacité de la vessie s’échappe, mais la vessie reste pleine.

Le bilan urodynamique (3)

  • Qu’est-ce qu’un bilan urodynamique ? Cet examen, en enregistrant des volumes, des pressions, des débits, et éventuellement des activités électriques des muscles du périnée, ce qui permet de mieux comprendre le fonctionnement de votre vessie et de votre sphincter (muscle chargé d’assurer l’étanchéité des urines).
  • Pourquoi cet examen ? Le bilan urodynamique n’est pas un examen de routine. Il est demandé lorsque l’examen clinique et des examens simples (échographiques, radiographiques ou biologiques) n’ont pas permis de comprendre l’anomalie de fonctionnement de votre vessie.
  •  Comment se passe l’examen L’examen est réalisé en ambulatoire. Il est inutile d’être à jeun.Vous devez signaler la liste des médicaments que vous prenez, certains pouvant modifier les résultats de l’examen. Munissez-vous de votre dernière ordonnance. Vous devez indiquer si vous êtes allergique ou si vous êtes porteur d’une valve cardiaque artificielle. Il vous est demandé d’uriner au début de l’examen. Arrivez donc avec une vessie remplie mais pas trop pleine.
  • Quel est le déroulement de l’examen ? Il débute par un interrogatoire sur votre passé médical, vos symptômes et un examen clinique de votre périnée. Il comporte au maximum trois parties et dure de 30 à 40 minutes.
  • Quelles sont les différentes étapes du bilan urodynamique ?                          
    La débimétrie. 
    Elle consiste à uriner dans des toilettes spéciales qui enregistrent la puissance de votre jet et le volume uriné. Urinez comme d’habitude et essayez de vous détendre. Pour que l’examen puisse être interprété correctement, il faut que vous ayez uriné une quantité suffisante. Évitez en revanche d’avoir la vessie trop pleine ce qui peut perturber le fonctionnement de votre vessie ou entraîner un blocage.
    La cystomanométrie. Elle consiste à enregistrer les pressions dans la vessie pendant son remplissage. L’examen se réalise en position couchée, assise ou gynécologique. Il nécessite de mettre en place une sonde très fine (2) dans la vessie par le méat urinaire. Cette sonde permettra de remplir la vessie avec de l’eau stérile et d’enregistrer simultanément la pression. Parfois une petite sonde est introduite dans le rectum (3), par l’anus. Pour l’étude des maladies neurologiques de la vessie, il est parfois utile d’enregistrer l’activité électrique des muscles du périnée. Ceci est effectué par des pastilles collées ou par une électrode-aiguille placée dans le sphincter urinaire. L’examen est désagréable mais non douloureux. Le passage des sondes entraîne simplement une légère gène. Il est important de vous décontracter au maximum. Toutes les précautions sont prises pour vous mettre à l’aise et respecter votre pudeur. Vous devez signaler tout ce que vous ressentez pendant l’examen (besoin léger d’uriner, besoin normal d’uriner, besoin douloureux d’uriner, envie urgente…).
    La profilométrie urétérale. Elle consiste à analyser votre sphincter. Lors de cette troisième phase, la sonde est retirée progressivement. Il est important de se détendre le plus possible, de ne pas bouger ni parler pendant cette période.
  • Suites habituelles. Le passage de la sonde peut irriter votre urètre et votre vessie. Vous pouvez ressentir quelques brûlures ou quelques gènes lorsque vous urinez le jour et le lendemain de l’examen. Pensez à boire abondamment pendant cette période pour bien  » laver la vessie « .

La prise en charge de l’incontinence urinaire

  • L’incontinence urinaire à l’effort peut être corrigée par des exercices de kinésithérapie du périnée. Si elle persiste, une solution chirurgicale peut être envisagée. Elle consiste à positionner sous l’urètre une petite bandelette en matériel synthétique. Cette bandelette, telle un hamac, restera sous l’urètre, le soutenant lors de l’effort afin d’empêcher les fuites. Différentes bandelettes sont commercialisées, la plus appropriée à votre situation vous sera proposée.
  • L’incontinence par impériosité
    Un traitement comportemental associé à la rééducation périnéo
    sphinctérienne
    . Ce traitement vise à adapter la consommation de boissons et à reprogrammer les mictions pour réduire progressivement les allers et retours aux toilettes.
    Des conseils hygiéno-diététique : réduire la consommation de boissons caféinées, le tabagisme, la consommation d’alcool, les plats pimentés qui sont des irritants vésicaux qui peuvent être à l’origine de ce type d’incontinence.
    Un traitement médicamenteux peut être proposé en premier lieu ou après un éventuel échec du traitement comportemental.
    En cas d’échec des deux traitements ci-dessus, une électrostimulation du nerf tibial postérieur, de l’accuponcture, un traitement chirurgical peut être proposé. Ces traitements nécessitent l’avis d’un urologue ou d’un gynéco-obstétricien… Parlez-en à votre médecin, différentes techniques existent : injections de toxines botuliques, neuro-modulateur.

 L’incontinence urinaire : vidéo explicative

 

Bibliographie

  1. https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=incontinence_urinaire_pm
  2. http://www.canadiancontinence.ca/FR/causes-incontinence-urinaire.php
  3. http://www.urofrance.org/nc/lurologie-grandpublic/fiches-patient/resultats-de-la-recherche/html/examen-urodynamique.html